Entre le 1er décembre 2019 et le 29 février 2020, dans le cadre de la campagne de sensibilisation à l’usage du vélo « Mouillé/Pas Mouillé ? », 807 cyclistes nous ont dit que 65% de leurs trajets domicile-travail n’avaient pas été impactés par la pluie malgré une météo quelque peu perturbée. Toutefois, des différences régionales importantes ont été observées. La campagne proprement dite est terminée, mais pour pouvoir lisser les résultats et tenter de corroborer les observations du météorologue et cycliste flamand Frank Deboosere, nous invitons les cyclistes qui le souhaitent à prolonger l’expérience et à continuer à nous dire s’ils ont été mouillés ou non pendant leurs trajets.

Le contexte

La pluie impacte-t-elle souvent les déplacements domicile-travail des cyclistes ? L’argument est en effet souvent avancé pour ne pas opter pour le vélo comme mode de transport régulier. Pourtant, sous des latitudes quasiment similaires aux nôtres (Flandre, Pays-Bas, Danemark), la météo ne semble pas être aussi dissuasive que chez nous. Partant de ce constat, Tous vélo-actifs a voulu mener l’enquête auprès des travailleurs qui se rendent au boulot à vélo. Sont-ils aussi souvent mouillés qu’on le pense ? Entre le 1er décembre 2019 et le 29 février 2020, soit pendant 13 semaines, un formulaire en ligne était à leur disposition pour nous dire s’ils avaient ou non été mouillés lors de leurs trajets à vélo de la semaine.

Le résultat

L’hiver 2019-2020 aura été particulièrement doux, mais aussi très perturbé. Beaucoup de vent et surtout de la pluie. Malgré cela, la campagne « Mouillé/Pas mouillé ? » révèle que 65% des trajets encodés par les cyclistes – et il y en a eu 12.177 au cours de la période – se sont déroulés par temps sec. Et si l’on ajoute les déplacements où les cyclistes ont été légèrement mouillés, on arrive à 81% de trajets effectués dans des conditions acceptables. Par contre, nos cyclistes ont été trempés dans 4% des cas (482 trajets sur 12.177).

Cet hiver, il a plu abondamment plutôt les vendredis ; mais il s’agit là d’une observation tout à fait empirique. Par contre, on observe des différences, parfois importantes, d’une province à l’autre. Si 41 % des trajets encodés en province de Luxembourg se sont effectués en partie ou totalement sous la pluie, ils n’étaient que 31 % en province de Liège.

En parallèle, voici les observations de l’IRM pour la période envisagée : un hiver très doux, un peu plus sombre que la moyenne, un mois de février très venteux et des moyennes régionales des quantités de précipitations mensuelles qui sont partout supérieures aux valeurs normales dans le pays (entre 110% de la normale en Brabant et 135% de la normale en Lorraine belge). Voir le rapport de l’IRM 

Autres données

Les résultats obtenus ont été calculés sur la base de 12.172 trajets effectués par 807 cyclistes différents et totalisant 272.374 km parcourus à vélo. Les 807 cyclistes représentent quelque 300 entreprises, écoles, ASBL, administrations ou hôpitaux différents. Nous avons constaté que 41% des cyclistes participants ont roulé en province de Liège contre 2,5% dans le Luxembourg. Les autres provinces sont représentées par 15 à 20% des cyclistes.

La suite ?

Le météorologue flamand Frank Deboosere est aussi un cycliste quotidien. Sur son site, il tient des statistiques annuelles de ses déplacements à vélo sous la pluie. En 2019, 7,7% de ses déplacements quotidiens ont été effectués sous la pluie. Notre campagne « Mouillé/Pas mouillé ? » atteint un pourcentage beaucoup plus élevé (35%) parce que nous n’avons pris en compte que 13 semaines d’observation et de plus lors de la plus mauvaise saison de l’année.

Les gagnants de « Mouillé/Pas Mouillé ? »